Dysfonction sexuelle post-ISRS (PSSD)

 

La dysfonction sexuelle - incluant baisse de la libido, troubles de l’érection, problèmes d'orgasmes – constitue un effet indésirable courant de plusieurs types d'antidépresseurs. Pour la plupart des gens, ces effets disparaissent immédiatement ou graduellement après l’arrêt du traitement. En revanche, certaines personnes voient leurs symptômes persister, voire s’aggraver, après avoir arrêté le traitement antidépresseur.

Les utilisateurs d'une grande variété d'antidépresseurs et de médicaments utilisés pour les troubles psychiatriques peuvent être atteints des mêmes symptômes. Pour autant, la plupart des cas concernent des gens qui ont utilisé des inhibiteurs « sélectifs » de la recapture (ou du recaptage) de la sérotonine (ISRS) ou des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa). Quand ces symptômes persistent plusieurs mois après l’arrêt du traitement par un médicament de ce type, on peut parler de dysfonction sexuelle post-ISRS ou post-IRSNa (mieux connue sous son appellation en anglais : Post-SSRI Sexual Dysfunction : PSSD).

 

Ce qu'il faut savoir sur le PSSD :

•On estime que sa fréquence est plutôt rare, même si le pourcentage de personnes traitées qui en seront atteintes est inconnu.

•Le PSSD peut apparaître dès le début du traitement aux ISRS/IRSNa, ou un certain temps après l’avoir arrêté. Il peut persister des mois, des années, voire indéfiniment.

•Il n'existe, pour le moment, pas de traitement fiable du PSSD.

•Les symptômes du PSSD incluent :

-Perte de sensibilité partielle ou totale des organes génitaux

-Dysfonction érectile / lubrification vaginale réduite

-Incapacité d'atteindre l'orgasme (anorgasmie)

-Orgasmes affaiblis ou sans plaisir

-Perte totale ou partielle de la libido

-Réduction de la réponse au stimuli sexuels

-Réduction ou disparition des érections nocturnes

-Éjaculation retardée ou précoce

-Réduction de la sensitivité des mamelons

-Gland mou

-Réduction de la taille du pénis / vagin

-Menstruations irrégulières

•Les autres symptômes possibles incluent :

 -Réduction de l’intensité des émotions (sentiments d’attachement en particulier)

-Anhédonie (incapacité à ressentir du plaisir)

-Troubles de la mémoire

-Sommeil de mauvaise qualité

-Dépersonnalisation

-Perte de motivation/d’espoir/d’énergie

-Perte de créativité

-Perte de capacité de concentrations

Il a été démontré que ces symptômes découlent de l'usage d'antidépresseurs et qu’ils peuvent perdurer après l’arrêt du traitement.

•Le PSSD peut être très dur à vivre. Il peut ruiner les relations, détruire la qualité de vie des victimes et contribuer aux pensées et tendances suicidaires.

•En janvier 2021, Santé-Canada a publié un sommaire de l'évaluation de sécurité des médicaments ISRS / IRSNa. Dans ledit document, Santé-Canada n’infirme ni ne confirme la possibilité d’un lien entre l'usage des antidépresseurs et les cas de dysfonction sexuelle persistante, au motif qu’il n’existe pas assez de recherches sur ce sujet. En revanche, le texte recommande aux médecins canadiens d'avertir les patients ayant potentiellement besoin d’ISRS / IRSNa du risque potentiel de souffrir de ces effets secondaires. Il précise aussi qu'il est possible que les cas de PSSD soient sous-estimés, à cause du stigma et d'un manque d'information.

•Le PSSD demeure peu étudié et mentionné par les personnes qui en sont atteintes. Sa reconnaissance publique est nécessaire et il faudrait mener des recherches sur ce sujet.

•Face à des symptômes de PSSD, les médecins concluent souvent qu’ils sont le résultat d'une dépression ou d'une autre maladie psychiatrique. Si vous croyez souffrir de PSSD, il peut être utile de montrer de la littérature médicale portant sur ce trouble : https://www.pssd.info/resources. Si vous avez besoin d'aide pour traduire quelque chose de l'anglais vers le fançais, veuillez nous contacter.

•Pour plus d'information ou pour entrer en contact avec nous : pssd.action@gmailcom